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Mais elle avait une grande foi. Le bon prêtre qui sollicita une union de prières pour ma conversion, alors que j’écrivais le Palladium Régénéré et Libre, fit admettre Mlle Louise D***, sous mes auspices, au pèlerinage national ; après l’avoir examinée pendant près de deux heures, un des médecins de Notre-Dame du Salut la désigna pour faire partie du « train blanc », le train des grands malades. Mes amis priaient avec elles ; la prière est plus puissante que les meilleures prescriptions de la médecine. Le bon prêtre dont je parle était plein de confiance, lui aussi ; écrivant ainsi au sujet de Mlle Louise D*** et à propos de moi, il exprimait dans les Annales de l’Archiconfrérie de Notre-Dame des Victoires l’espérance de voir la Très Sainte Vierge me témoigner sa bienveillance par la guérison miraculeuse de ma pèlerine si gravement malade.

Eh bien ! le miracle a eu lieu ; il a été la réponse immédiate de la Divine Mère à la signature de ma profession de foi.

J’ai été émue jusqu’au fond de l’âme quand j’ai lu, ces jours-ci, le numéro du Pèlerin (n° du 29 septembre) relatant cette merveilleuse guérison.

« Arrivée à Lourdes (mardi 20 août), les crachements de sang se reproduisent, et la pauvre malade doit passer au lit la fin du premier jour de son pèlerinage. Relevée le lendemain, elle se rend à la piscine. Là, plongée dans l’eau glaciale, elle se sent mieux tout-à-coup et sort seule de la piscine. Désormais, il lui semble qu’elle est absolument guérie ; elle se ressent plus aucune fatigue et peut suivre les cérémonies du pèlerinage… De fait, dès son retour à Paris, Mlle Louise D*** est comme transformée ; elle ne sent plus de douleurs, quelles qu’elles soient ; aucune suffocation ; elle dort comme un enfant (elle qui avait perdu presque complètement le sommeil), et monte plusieurs fois par jour ses cinq étages sans fatigue ni étouffements ; l’appétit est revenu et, avec lui, les forces reprennent. Enfin, depuis le 21 août, jour où elle s’est plongée dans la piscine, aucun crachement de sang. »

Le 21 août !… Revoyez le dernier fascicule de ces Mémoires. C’est le mercredi 21 août qu’ayant enfin l’entière foi, mes derniers doutes s’étant évanouis, je rédigeai, dès mon lever, et signai ma déclaration de fidèle chrétienne, croyait sans aucune réserve à tous les enseignements de l’Église.

Il faut lire dans le Pèlerin les certificats des médecins sur le cas de Mlle Louise D***, avant et après la guérison ; certificat du 7 mai et certificat du 5 septembre.

La relation du miracle se termine par ce récit :