Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/19

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jusqu’à ce moment, vous n’avez été occupé qu’à dégrossir la pierre brute ; maintenant, en qualité de Compagnon, il faut que vous appreniez à tailler les matériaux et à leur donner le poli et l’élégance qui doivent briller dans l’édifice que nous sommes appelés à élever. Tel est l’usage que l’ouvrier pratique fait des outils que vous avez eus entre les mains ; vous êtes déjà trop instruit dans le langage figuré de la Maçonnerie pour qu’il soit nécessaire d’insister sur la signification de cette allégorie… Vous savez que vous devez appliquer au moral les principes et les préceptes de l’art manuel auquel la Maçonnerie a emprunté les formes extérieures. Mais, avant tout, le Maçon doit chercher à se connaître lui-même, et c’est pour ce motif que l’on vous a indiqué comme premier sujet de vos études les cinq sens… Ce titre, les Cinq Sens, ne doit pas être considéré comme absolu, puisqu’il s’agit des organes du corps et des facultés de l’âme. Or, l’âme, en fait de sens, n’en possède pas un nombre fixe et déterminé ; elle dispose tout simplement des cinq organes que le corps met à sa disposition pour connaître le monde externe et pour en prendre possession. Et voyez quelle admirable disposition dans l’organisation de ces organes !… La Vue, l’Ouïe, le Goût et l’Odorat, se trouvent rassemblés, pour ainsi dire, sur un seul point, parce qu’ils concourent plus immédiatement à la production des idées et à la conservation de l’être, tandis que le Toucher, répandu sur toute la surface du corps, n’est que l’auxiliaire et le compagnon des autres… Nous allons donc, mon Frère, passer rapidement l’examen des cinq facultés dont la synthèse est pour l’homme la connaissance de sa nature et de soi-même au point de vue physiologique et moral… La Vue ! L’œil humain est sans contredit le plus étonnant, le plus merveilleux et le plus parfait de nos