Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/439

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Franc-Maçon et ne songeait pas plus à la secte qu’elle ne songeait à lui.

Par le fait de cette révélation subite, Gambetta est bombardé député. Ici encore la confrérie ne fit rien pour un homme qui n’était pas des siens ; un courant républicain se produisait, elle suivit elle-même le courant.

La République éclate. Gambetta devient ministre. Ce n’est que longtemps après que nous voyons Gambetta, cédant à de nombreuses sollicitations, se faire affilier : il avait subi la pression politique ; il devenait Maçon, parce qu’on a admis qu’un démocrate militant doit l’être. Mais, notez-le bien, jamais Gambetta ne fréquenta les Loges. À peine le voit-on deux ou trois fois à des banquets maçonniques, et encore sont-ce des banquets qui, pour être organisés par des Frères, n’en sont pas moins ouverts au public.

Enfin, après avoir longtemps exercé le pouvoir en se tenant dans les coulisses, Gambetta prend les rênes du gouvernement. Alors, Gambetta est assiégé par la Franc-Maçonnerie : on invoque la confraternité des Loges pour obtenir ceci et cela ; mais Gambetta ne s’en laissait pas imposer ; et il envoyait carrément promener les sectaires importuns qui prétendaient le régenter. Il était gambettiste, et nullement Franc-Maçon.

Jamais chef de parti ne fit un aussi court passage au ministère. En peu de temps, il eut contre lui presque tous les députés de son propre camp. Souvenez-vous. Ceux qui menaient l’intrigue contre Gambetta étaient tous des sommités de la Maçonnerie. En jugeant les évènements à distance, ne semble-t-il pas que tout ce monde obéissait à un mot d’ordre ?

Précipité du pouvoir, il n’en restait pas moins l’homme désigné pour une prochaine occasion. Il était