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Marseille, que Gambetta avait nomme préfet, lui aussi, l’avait placé à la tête d’un journal, intitulé la Vraie République, fondé pour mettre tout le monde d’accord.

Vous voyez le succès que cette gazette pouvait avoir au pays de la Cannebière ; le marchand de draps y mangea une partie de ses économies et quitta la Préfecture à l’arrivée d’Esquiros et de Delpech. Seulement, comme la Vraie République s’obstinait à ne pas faire ses frais, malgré tout le talent de son rédacteur, le marchand de draps, ne nourrissant plus l’espoir de redevenir préfet, mit notre chroniqueur à la ration la plus maigre, en attendant de supprimer tout à fait l’inutile journal.

Heureusement, à cette époque, Gent venait de s’installer ; il offrit le secrétariat général de la préfecture au bon jeune homme, qui accepta. Pour le nommer, c’est Henri Fouquier, aujourd’hui encore collaborateur du Figaro.

Là-bas, les Marseillais, très portés à la familiarité, l’appelaient Monsieur Henri, ou même Henri tout court ; ce qui le vexait, soit dit entre parenthèses, car il était rempli de son importance, tout au contraire d’Auguste Cabrol. Mais le secrétaire général avait