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Quand nous vînmes donc devant le tribunal civil de Montpellier pour engager le vrai procès, le procès contradictoire, nous commençâmes par plaider l’incompétence de la juridiction civile.

Le 13 mai 1882, les juges se déclarèrent compétents. Nous fîmes appel. La Cour, statuant sur la question de droit, nous renvoya devant le Tribunal civil de Montpellier pour plaider sur le fond de l’affaire.

Aux termes de la loi, M. le comte Girolamo Mastaï avait un délai pour nous signifier l’arrêt de la Cour. Lassé sans doute et prévoyant que, grâce à mille artifices de procédure, le procès était destiné à se perpétuer, il abandonna la poursuite, et l’arrêt fixant la compétence du tribunal civil ne nous fut jamais signifié.

C’est ainsi que cette affaire, après avoir fait grand bruit, tomba dans l’eau.

Mais les conséquences possibles d’un tel procès me donnèrent à réfléchir. L’Anti-Clérical, qui avait été fondé un an avant la librairie de propagande, était devenu ma propriété personnelle ; j’avais peu à peu acquis les parts de mes co-associés. Continuer le journal était cependant impossible ;