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sur les rangs ; personne ne se présentait au nom des conservateurs.

J’avais le désavantage d’être étranger au pays et d’arriver quand mes concurrents avaient depuis longtemps préparé leur candidature.

Le candidat officiel, patronné par la Franc-Maçonnerie, était M. Malric, maire d’un chef-lieu de canton de l’arrondissement et conseiller général opportuniste. L’autre compétiteur, collectiviste ou anarchiste, était le citoyen Digeon, ancien président de la Commune Révolutionnaire de Narbonne ; il collaborait, à ce moment, avec Louise Michel, au journal la Révolution Sociale, qui, d’après les révélations ultérieures de M. Andrieux, était subventionné par la Préfecture de Police.

Dans mes huit jours de candidature, je ne pus visiter que quatorze communes, sur soixante-et-onze que compte l’arrondissement.

Je n’étais guère connu dans la région ; le bruit seul de mes récents procès m’y avait précédé ; et encore, la plupart de ces braves campagnards avaient vaguement entendu parler de mes démêlés avec la justice, beaucoup ne savaient pas au juste ce que pouvaient être des délits de diffamation.