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bien attentive pour que la supercherie des inventeurs de Jean Meslier éclate. Cet ouvrage, si répandu parmi les classes ouvrières, se compose de deux parties : le Testament du prétendu curé, et son exposé doctrinal, le Bon Sens. Or, la première partie est anti-chrétienne, mais reconnaît l’existence d’un Dieu ; en un mot, elle est théiste, à la mode voltairienne : au contraire, la seconde partie est résolument matérialiste et athée.

C’est cette contradiction qui me frappa, alors que je corrigeai les épreuves de la réimpression exécutée par la Librairie Anti-Cléricale. Je m’empressai de retrancher le testament et je le réservai pour un second volume, afin que le dissentiment des deux collaborateurs en imposture ne fùt pas trop sensible. Et, de la sorte, le testament fut, par mes soins, réuni à un autre ouvrage du baron d’Holbach, lequel formait une soi-disant histoire du clergé, sous le titre Les Prêtres démasqués ; l’ensemble, toujours attribué au curé Meslier, parut en un volume à scandale, sous cette rubrique : Ce que sont les Prêtres.

Enfin, un troisième volume de d’Holbach, la Morale Universelle, fut intitulé la Reli-