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sacrifié deux cent mille francs à la fondation d’un journal quotidien radical à cinq centimes, intitulé Le Petit Éclaireur. MM. Firmin et Cabirou, chargés de l’impression, avaient acheté à cet effet des presses rotatives et une clicherie ; soit, une dépense de trente mille francs environ. L’affaire, à laquelle ils avaient été intéressés, fut montée très grandement.

Seulement, la spéculation ne réussit pas. Au bout de quelques mois, l’organe du radicalisme languedocien tirait à peine à quatre ou cinq mille exemplaires et avait englouti près de quatre-vingt mille francs du capital versé.

MM. Firmin et Cabirou étaient fort embarrassés. Ils ne voyaient aucune chance de succès à l’horizon ; ils avaient pris, pour l’organisation matérielle du Petit Éclaireur, des engagements au-dessus de leurs forces : ils se demandaient, en un mot, comment ils pourraient tirer parti, mais dans d’autres conditions, de cette affaire, à la disposition de laquelle se trouvaient encore des fonds considérables.

En leur qualité d’imprimeurs, ils connaissaient l’excellente situation de l’Anti-Clérical.

Ils savaient, d’autre part, que mes écrits