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étaient très répandus, surtout chez les méridionaux mes compatriotes. Ils formèrent donc ce projet : me décider à me mettre à la tête du Petit Éclaireur.

Je reçus leur visite à Paris.

Ces messieurs me firent les propositions les plus brillantes. Ils m’offrirent la rédaction en chef du journal, avec de très beaux appointements ; tout le personnel des collaborateurs serait renouvelé au gré de mes désirs ; vingt mille francs du capital en caisse devaient servir à lancer de nouveau la feuille, et les cent mille francs restants devenaient ma propriété au bout d’un an de succès constaté. C’était là une prime on ne peut plus engageante. Au surplus, je ne contractais pas l’obligation de me consacrer exclusivement au Petit Éclaireur ; je pouvais continuer à diriger l’Anti-Clérical et à écrire des brochures et des volumes pour la librairie de la rue des Écoles.

J’acceptai, et le traité fut immédiatement signé. M. de L*** l’approuva et me remit les cent mille francs d’actions, représentant la moitié du capital du journal. Afin que ces actions pussent, au bout d’un an, être converties en espèces, il me fallait donc faire