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— Citoyennes et citoyens, cet appareil de supplice, nommé araignée ou arrache-seins, est semblable à celui dont le bourreau d’Abbeville se servit, sur l’ordre des prêtres, pour martyriser le jeune libre-penseur Lefebvre de La Barre.

L’araignée obtint un vrai succès d’horreur.

Enhardi par ce résultat, j’insinuai, la fois suivante, que l’instrument, acheté dans le département de la Somme, pouvait bien être celui-là même qui avait servi, etc.

À la troisième conférence, l’araignée était une relique de la libre-pensée.

Je ne sais ce que cet appareil est devenu. Peut-être a-t-il été recueilli par quelque groupe anti-clérical qui le conserve précieusement.

S’il en est ainsi, je m’empresse d’informer les intéressés que, d’abord, le jeune de La Barre n’a jamais eu les seins arrachés, — l’honneur de cette invention revient à un rédacteur du Mot d’Ordre, M. Edmond Lepelletier, — et qu’ensuite l’araignée en question a été confectionnée, il y a cinq ans, à Paris, par M. Mazet, serrurier, 6, rue de Bièvre, pour la somme de cinquante francs. J’ajoute que M. Mazet ignorait à quoi devait