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tral des publications de l’éditeur, leur reprenait la marchandise invendue, sauf à la rendre à son tour audit éditeur ou à la réexpédier sans frais à d’autres marchands.

Avec ce procédé de vente en grand, personne ne perdait ; tout était bénéfice pour chacun.

Les moindres merciers de village, papetiers, débitants de tabac, etc., qui avaient jusqu’alors tenu seulement les journaux à titre supplémentaire, s’improvisaient marchands de brochures, volumes et livraisons illustrées, comme les libraires du chef-lieu. Cette absence de risques et cet accroissement de gain les attachait chaque jour davantage à celui des journaux qui leur rendait de plus en plus lucratif le métier de détaillant.

De son côté, le journal se fortifiait par le zèle toujours croissant de ses dépositaires, et lui-même opérait une ample moisson de billets de banque. En effet, la remise qui était octroyée par la Librairie Anti-Cléricale à la Lanterne, pour sa vente générale à ses correspondants, était d’une importance jusqu’alors inconnue chez les éditeurs : 40 pour 100.

Enfin, l’éditeur obtenait un débit de publications qui eût été dix fois moindre sans cette combinaison.