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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/285

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Dans la vie privée, Garibaldi fut le meilleur des hommes : il était sensible à toutes les belles actions ; les larmes lui venaient aux yeux, quand on lui racontait une misère d’enfant ; son cœur d’époux et de père était un trésor inépuisable de bonté.

Dans ses relations avec ses coreligionnaires, il incarnait la fraternité. Je ne comprends pas comment il a pu vivre et mourir dans un parti où la haine la plus sauvage existe à l’état latent. Cet esprit de fraternité envers les siens, Garibaldi le poussait à l’exagération ; aussi, a-t-il été souvent dupé par des indignes. Quand il entendait un républicain dire du mal d’un autre républicain, il prenait immédiatement fait et cause pour le dénigré. La calomnie le laissait tout à fait indifférent. Lorsqu’il était trompé par un misérable, ses meilleurs amis, ses fils même ne pouvaient réussir à lui ouvrir les yeux : le trompeur était un républicain ; donc, il était sacré.

Dans la vie politique, Garibaldi fut un exalté. Mais il faut lui rendre cette justice : il personnifia le désintéressement.

À ce propos, j’ai le devoir de faire une révélation qui étonnera sans doute aussi bien