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Autre dépêche concernant Bordone :


Chaumont, 4 décembre 1870.


Préfet Haute-Marne à Directeur Sûreté Générale, Tours.


Vous savez que Gambetta m’a chargé d’exprimer au général Garibaldi qu’il le verrait avec plaisir se priver du concours du colonel Bordone. D’un autre côté, vous avez annoncé devant moi que vous aviez la certitude de l’existence d’une condamnation attachant un caractère infamant à la personne du colonel Bordone. Le général Garibaldi, soucieux de déférer au désir de Gambetta, me charge de vous exprimer qu’il a besoin, avant de se priver du concours d’un homme utile, d’avoir la preuve de cette condamnation et l’assurance qu’elle n’a pas été annulée par une décision judiciaire d’un ordre supérieur. Il attend votre réponse pour prendre résolution.


Signé : Spuller[1].

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À Tours, on était à peu près fixé sur la valeur morale de Bordone ; on connaissait, du moins, une partie de son casier judiciaire.

Le gouvernement communiqua-t-il à Garibaldi ses renseignements ? Je l’ignore. Toujours est-il qu’à ce moment un républicain français, nommé Gauckler, improvisé colonel,

  1. C’est le frère de M. Eugène Spuller, l’alter ego de Gambetta ; et ç’est à M. Ranc qu’il télégraphie.