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et m’avait même impressionné. C’était la paroisse de Saint-Merri. — Le souvenir de ce tableau me fit choisir cette église.

Je demandai un prêtre, n’importe lequel. On m’envoya le vicaire qui était, ce jour-là, de service.

Je m’agenouillai et voulus entamer une confession, sans me nommer, bien entendu. Mais bientôt le prêtre, comprenant qu’il n’était pas en présence d’un pénitent ordinaire, m’interrompit et me pria de revenir un autre jour, attendu que je me trouvais dans ce qu’on appelle un « cas réservé ».

Ce fut donc bien malgré moi que ma confession n’eut pas lieu ce jour-là.

Toutefois, pour alléger ma conscience, je me fis ensuite connaître du vicaire, et nous causâmes longuement, non comme confesseur et pénitent, mais comme deux amis.

Je n’ai pas besoin de dire la surprise du bon prêtre, quand il sut qui j’étais.

Trois jours après, à la réunion de la Commission Centrale de la Ligue Anti-Cléricale, je donnai ma démission.

Le Bulletin de la Ligue la relata en ces termes :


« Lundi 27 avril, réunion ordinaire mensuelle, etc. — Démission du Secrétaire. Le citoyen Léo Taxil