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de l’issue de cet accident ; car l’excellent prêtre avait eu une violente attaque. J’aurais voulu me présenter à lui et lui demander pardon ; je sentais qu’une démarche de moi dans ce sens lui ferait du bien : mais j’étais retenu par une autre peur ; je me disais que, si j’avais une entrevue avec le malade, tout se saurait ou du moins se comprendrait, et qu’alors je serais chassé de Saint-Louis.

Après avoir été sacrilège, je fus lâche.

Quelle déchéance !

L’abbé C*** se remit, toutefois, de son indisposition. Jamais je ne me représentai devant lui ; je pris un autre confesseur, à qui je me gardai bien d’avouer… mon crime.

Comme il n’y avait pas de communion générale en dehors de celle de Pâques, je me bornai désormais à aller me confesser, — pour la forme, toujours, — une fois par mois, suivant les usages du collège.

C’était donc fini. Le bon petit Gabriel de Mongré n’existait plus.

Mes parents ne se doutaient pas de mon changement. À Saint-Louis, seulement, on constata, vers cette fin d’année scolaire, que mon esprit avait des velléités d’indiscipline. Mes condisciples me tenaient pour républi-