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de mes nouveaux sentiments, le Groupe Garibaldi, de la Ligue Anti-Cléricale, convoqua d’urgence ses membres, pour une réunion solennelle, dont l’ordre du jour était :

« Expulsion du citoyen Léo Taxil. »

Le secrétaire du groupe m’envoya une des lettres de convocation.

Les personnes, à qui je la montrai, me dirent :

— N’allez pas à cette réunion. Vos anciens collègues doivent être furieux. Vous risquez de recevoir un mauvais coup.

— Je suis convoqué, j’irai. Du reste, je connais mes anciens camarades. Ce sont, pour la plupart, de braves ouvriers, égarés comme je l’ai été, mais honnêtes. Je n’ai pas peur. Ils ne sont pas capables d’abuser de leur nombre contre un homme seul ; ce ne sont pas des lâches.

— Mais des francs-maçons s’introduiront dans la réunion. Il y aura foule compacte. Il ne faut qu’une étincelle pour mettre le feu aux passions d’une multitude déjà irritée. Au moins, permettez que quelques amis vous accompagnent.

— Non, j’irai seul. Je suis à peu près sûr que des francs-maçons se glisseront à la séance.