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Si j’étais accompagné, ils ne manqueraient pas de crier aux ligueurs que je viens les braver, et alors une collision pourrait se produire. Seul, je serai bien plus fort.

Je me rendis donc, le lundi 27 juillet, à la réunion de la Ligue. À tout hasard, je m’étais armé d’un révolver, pour me défendre, au cas où, contrairement à mes prévisions, ma vie viendrait à se trouver en danger.

La séance se tenait dans un vaste local situé au sous-sol du café de France, à l’intersection de la rue Turbigo et de la rue du Temple. La salle était comble, et, dès mon entrée, je remarquais plusieurs francs-maçons, étrangers à la Ligue, qui s’étaient mêlés à l’assistance.

On était en pleine séance, au moment de mon arrivée. Le bureau avait pour président M. M***, ancien administrateur de la République Radicale, assisté du trésorier central de la Ligue et du secrétaire du Groupe Diderot.

Le président faisait un discours.

Il paraît que l’opinion générale était que je ne viendrai pas ; car mon entrée produisit une véritable stupeur.

— Comment ! il ose se présenter ici ! criait-on de toutes parts. Quelle audace !