Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/393

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qui eussent voulu que le mari libre-penseur empêchât sa femme de mourir dans sa religion.

Le secrétaire de l’Union Anti-Cléricale, à la suite de ces faits, avait donné sa démission du groupe ; l’intolérance de ses collègues l’avait éclairé. C’est aujourd’hui un converti sincère, un catholique plein de zèle ; son retour à Dieu a été des plus ardents.

Au lendemain de la fameuse séance où je dus tenir tête à mes anciens camarades d’impiété, je reçus la visite d’un des principaux rédacteurs du Catholic Times, de Londres, qui, après avoir longuement causé avec moi, me proposa de me présenter à Mgr di Rende, nonce du Saint-Siège à Paris.

J’acceptai de grand cœur, trop honoré d’être reçu, moi, indigne, par le représentant du Souverain Pontife.

Mgr di Rende fut plein de bonté. Avec une douceur exquise, il m’interrogea sur mon enfance ; ce qui l’intéressait le plus vivement, c’était de savoir dans quelles conditions je m’étais séparé de l’Église ; il tenait à se rendre compte de la cause déterminante de mon irréligion. Je ne lui cachai rien. Quand je lui racontai ma réclusion à Mettray, il ne put s’empêcher de dire :