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Daspres. Ce soir-là, par exemple, je fus pris en flagrant délit par un co-locataire de l’abbé.

Traduit en simple police, j’attrapai, en récompense de cet exploit, trois jours de prison, malgré la plaidoirie de mon avocat, Me Brutus Bouchet, alors conseiller général, et depuis, député.

Je ne pense pas qu’on puisse trouver un plus mauvais garnement que moi, à cette époque.

C’était alors la fin de l’Empire.

N’étant pas électeur, je me mettais au service de tous les comités révolutionnaires, pour distribuer leurs programmes, circulaires et bulletins de vote, et certes je déployais dans cette mission un zèle des plus ardents.

L’année précédente, aux élections générales, la campagne politique avait été très vive. Les principaux candidats républicains dans les Bouches-du-Rhône étaient Gambetta et Esquiros. Je trouvai Gambetta beaucoup trop pâle ; ce fut au comité d’Esquiros que j’offris mes services. Tous les deux furent élus, car ils ne se présentaient pas dans la même circonscription ; mais je n’avais confiance qu’en Esquiros. À mes yeux, Gambetta avait eu le tort impardonnable de médire de