Page:Terrail - La France socialiste.djvu/206

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de Paris en 1871 ne fit, du reste, rien pour l’affranchissement des femmes. Il se contenta

    Cette demande, se fait par pétition adressée à l’honorable citoyen Frédéric Deschamps, commissaire du gouvernement provisoire du département de la Seine-Inférieure.

    Nous implorons la protection et l’opinion de nos très chers compatriotes, nos frères, nos amis.

    salut, fraternité.

    VIVE LA RÉPUBLIQUE !

    Rouen, ce 25 mars 1848.

    L’autre document qui nous a frappé est un manifeste des femmes pauvres aux femmes riches. Il est écrit avec une grande éloquence simple, et qui donne une haute idée de l’honnêteté un peu naïve de cette époque sentimentale de 1848 :

    L’humanité, disent les ouvrières aux femmes riches, vous fait une loi de ne point vous ensevelir au fond de vos séduisants boudoirs, ainsi que la timide fauvette au fond de son nid ; ne boudez point la République, acceptez franchement ce qui est fait, ne soyez point vous-mêmes l’instrument de tous vos maux…

    Soyez humaines, soyez justes ; que le faste de la grandeur n’éteigne point en vous le flambeau divin de la charité !

    Montrez-vous dignes de porter le glorieux nom de citoyennes françaises…

    Qu’est-ce que nous vous demandons ? De ne point interrompre le cours de vos dépenses ; l’hiver a fui, le soleil, par ses doux rayons, commande à la terre d’ouvrir ses riches trésors et chasse les noirs frimas.

    Soyez donc aussi pour nous un soleil bienfaisant. Réchauffez-nous au feu de vos sympathies. Apprenez-nous à bénir votre nom, ne soyez pas plus ingrates que la terre, notre mère…

    L’argent dans une petite main blanche et délicate