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où l’on disait : « Plus de chefs, ni Dieu, ni maître. » La police, on le sait maintenant, aida au recrutement anarchiste. Le premier journal anarchiste fondé à Paris le fut avec les fonds secrets du préfet[1]. L’an dernier le Cri du Peuple fournit la preuve que deux ou trois des plus violents orateurs anarchistes étaient des agents secrets des brigades des recherches. Le pouvoir introduisit ces « indicateurs » parmi les anarchistes pour augmenter la confusion que les compagnons avaient apportée chez les révolutionnaires. Les anarchistes, ennemis de toute autorité, insultaient tous les socialistes autoritaires, c’est-à-dire tous les socialistes. Ils troublaient les réunions publiques, s’y battaient, empêchaient les orateurs de parler, les résolutions d’être prises. Ils organisaient sur la voie publique des réunions illégales qui permettaient aux agents de faire du zèle, et qui donnaient prétexte à des arresta-

  1. La Révolution sociale. Voir les souvenirs de M. Andrieux, ancien préfet de police.