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mine pas. Il est vrai que, de leur côté, les conservateurs n’ont d’égard pour les ouvriers que quand ils les mènent.

LES SYNDICAUX ET LEUR CONGRÈS


Nous voulons renverser par la force une société qui ne se maintient que par la force.
« Aux Communeux », p. 7.

Le Congrès ouvrier vient de terminer ses séances comme il les avait commencées, au milieu des bravos bourgeois. Journaux de droite et journaux de gauche rivalisent d’éloges. La presse réactionnaires de l’étranger fait chorus ; elle s’écrie qu’en France « l’ère des révolutions » est close ; que les derniers révolutionnaires sont tombés avec la Commune et que l’avenir appartient à ces ouvriers corrects et doux, pleins de sagesse, qui viennent d’étonner le monde et de charmer la bourgeoisie par leur modération, leur éloquence et leur soumission.

Dans la ville de la Révolution, cinq ans après la lutte de la Commune, sur la tombe des massacrés, devant le bagne de Nouméa, devant les prisons pleines, il semble monstrueux que des hommes aient pu se trouver osant prendre le caractère de représentants du prolétariat pour venir en son nom faire amende honorable à la bourgeoisie, abjurer la Révolution, renier