Page:Terrail - La France socialiste.djvu/344

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle aussi, avec leurs relations sociales, avec leur existence sociale ?

Que nous prouve l’histoire de la pensée, si ce n’est que la production intellectuelle se transforme avec la production matérielle ? Les idées régnante d’une époque n’ont jamais été que les idées de la classe régnante.

Lorsqu’on parle d’idées qui révolutionnent une société tout entière, on énonce seulement le fait que, dans le sein d’une vieille société, les éléments d’une société nouvelle se sont formés et que les vieilles idées se dissolvent avec la dissolution des anciennes relations sociales.

Quand l’ancien monde était à son déclin, les vieilles religions furent vaincues par la religion chrétienne : quand, au xviiie siècle, les idées chrétiennes cédèrent aux idées philosophiques, la société féodale livrait son dernier combat à la bourgeoisie alors révolutionnaire. Les idées de liberté de conscience et de religion proclament seulement le règne de la libre concurrence dans le domaine de l’intelligence.

« Oui, dira-t-on, il est entendu que les idées religieuses, morales, philosophiques, politiques et juridiques se modifient dans le cours du développement historique. La religion, la morale, la philosophie, la politique, le droit se sont maintenus à travers ces perpétuelles transformations.

Mais il y a de plus des vérités éternelles, telles que la liberté, la justice, etc., qui sont communes à toutes les conditions sociales. Or le communisme abolit les vérités éternelles, et, en cela, il est en contradiction avec tout le développement historique antérieur. »

À quoi se réduit cette objection ? L’histoire de toutes les sociétés passées se meut au milieu des antago-