Page:Terrail - La France socialiste.djvu/351

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de la propriété foncière, la surproduction, les crises, la destruction fatale des petits bourgeois et des paysans, la misère du prolétariat, l’anarchie dans la production, la criante disproportion dans la distribution des richesses, la guerre d’extermination que les nations se font entre elles au moyen de la concurrence, la dissolution des vieilles mœurs, des vieilles relations familiales et des vieilles nationalités. Au fond, toutefois, ce socialisme des petits bourgeois ne fait que tendre soit à rétablir les anciens moyens de production et d’échange, et, avec eux, les rapports de propriété surannés et toute la société surannée, soit à renfermer les moyens modernes de production et d’échange dans le cadre étroit des anciens rapports de propriété qui avaient été brisés, et fatalement brisés par eux.

Le système des corporations pour les métiers des villes, et l’agriculture patriarcale pour la campagne, voilà son dernier mot.

Arrivé au dernier degré de son développement, ce socialisme ne sait plus que verser de lâches pleurs.

c. Le socialisme allemand ou le « Vrai socialisme. »

La littérature socialiste et communiste de la France, née sous la pression d’une bourgeoisie régnante, est l’expression littéraire de la révolte contre ce règne. Elle fut introduite en Allemagne au moment où la bourgeoisie commençait sa lutte contre l’absolutisme féodal.

Des philosophes, des demi-philosophes et des beaux esprits allemands se jetèrent avidement sur cette littérature, mais ils oublièrent que les relations sociales de la France n’avaient pas été importées en Allemagne