Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/107

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de curiosité ; sa seule gloire lui vient du désir qu’on a de passer pour habile homme. [5] Que la curiosité le cède à la foi, que la gloire le cède au salut ! du moins qu’elles n’y fassent pas obstacle, ou qu’elles se taisent. Ne rien savoir contre la règle, c’est savoir tout.

[6] Admettons que les hérétiques ne soient pas les ennemis de la vérité, que nous ne soyons pas avertis de les fuir à quoi bon conférer avec des hommes qui avouent eux-mêmes qu’ils cherchent encore ? [7] Si réellement ils cherchent encore, c’est donc qu’ils n’ont encore rien trouvé de certain ; et quels que soient les points où ils paraissent se tenir pour le moment, tant qu’ils cherchent, ils trahissent leur incertitude. [8] C’est pourquoi vous-même qui cherchez comme eux et qui tournez les yeux vers des gens qui cherchent aussi, vous dont le doute se tourne vers leur doute et l’incertitude vers leur incertitude, fatalement vous serez l’aveugle conduit par des aveugles dans le précipice.

[9] Ils prétendent bien pour vous tromper qu’ils cherchent encore, afin de nous glisser leurs écrits à la faveur de l’inquiétude qu’ils nous auront communiquée ; mais dès qu’ils ont pris contact avec nous, aussitôt ce qu’ils prétendaient seulement chercher, ils se mettent à le soutenir. Réfutons-les donc de telle façon qu’ils voient que c’est eux et non le Christ que nous renions. [10] Car du moment qu’ils cherchent encore, ils n’ont donc rien en main ; n’ayant rien en main, ils n’ont donc jamais cru ; et n’ayant jamais cru, ils ne sont pas chrétiens. [11] Même croyant et en possession du vrai, ils disent qu’il faut chercher, pour défendre leur foi. [12] Mais avant même de la défendre, ils la