Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/225

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gâté. Car, sans toi, je saurais le maintenir dans de bons sentiments. Mais il compte sur ton appui, et cette confiance fait de ton Pistoclère un libertin.

MNÉSILOQUE.

Ô dieux immortels ! il nomme Pistoclère. Pourquoi donc est-il si fâché contre son jeune maître ?

PHILOXÈNE.

Caprice de jeune homme, mon cher Lydus ; il veut s’amuser un peu. Bientôt viendra l’âge des dégoûts, des ennuis. Un peu d’indulgence. Surveillons-le seulement pour qu’il ne commette point de faute grave ; du reste, laisse-le faire.

LYDUS.

Non, je ne veux pas ; je ne souffrirai pas, tant que je vivrai, qu’il se pervertisse. Mais toi, apologiste empressé d’un fils corrompu, est-ce ainsi qu’on t’éleva dans ta jeunesse ? Je suis sûr qu’à vingt ans tu n’avais pas encore ou la permission de sortir sans ton gouverneur, dont tu ne t’éloignais pas d’un travers de doigt. Si tu n’étais pas arrivé à la palestre avant le point du jour, le préfet du gymnase ne t’infligeait pas une légère correction. Cette peine était suivie d’une autre ; l’élève et le pédagogue avec lui encouraient le blâme général. Dans cette école on s’exerçait à lutter, à lancer le javelot, le disque, la paume, à sauter, à combattre au pugilat ; et, non à faire l’amour avec des prostituées. C’était là qu’on passait son temps, et non dans l’ombre des mauvais lieux. Au retour de l’hippodrome et de la palestre, tu prenais la