Page:Thackeray - La Foire aux Vanites 2.djvu/372

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teurs, et sa fille, la charmante Ida, venait de mettre son châle et ses claques. Nous vîmes ensuite le major qui prenait le plus grand soin à bien envelopper mistress Osborne dans son châle. M. Sedley avait un air fort imposant sous son tricorne galonné et avec sa main à demi cachée dans un immense gilet blanc qui couvrait sa poitrine.

La voiture que M. Kirsch avait eu la prévoyance d’aller chercher reconduisit la petite société à l’hôtel. Jos préféra s’en aller à pied pour fumer en chemin son cigare ; les trois autres personnes partirent donc sans M. Sedley. Kirsch suivit son maître en portant l’étui à cigares.

Comme notre intention était aussi de rentrer à pied, nous prîmes le parti d’accoster maître Jos, nous nous mîmes à causer des agréments très-réels que la localité offrait aux Anglais. On y chassait, on s’y promenait, on y dansait, car cette cour hospitalière avait pris le soin de réunir dans sa petite enceinte tous les plaisirs qui pouvaient attirer et retenir les étrangers. La société était des plus choisies, le théâtre excellent, et on y vivait à bon marché.

« Notre ministre plénipotentiaire m’a fait l’effet d’un homme fort accueillant et très-affable, nous dit notre nouvel ami ; avec un résident comme lui et un bon médecin, ce séjour doit être des plus agréables. Bien le bon soir, messieurs, je vous souhaite. »

Et là-dessus maître Jos regagna sa chambre en faisant craquer ses bottes sur les marches de l’escalier. Kirsch l’escortait tenant à la main son flambeau. Et nous nous livrâmes au sommeil avec l’espoir que cette jolie femme consentirait à passer quelque temps dans la principauté de Poupernicle.

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