Page:Tharaud - Dingley.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et précis, critique impitoyable de l’organisation militaire britannique.

Il rappelait Spionskop, Belmont, Maggersfontein, humiliantes défaites que l’Empire avait failli payer cher. Si des bergers révoltés avaient tenu en échec la première nation du monde et presque brisé son épée, c’est que l’arme avait un défaut.

Il l’avouait, il le confessait : comme tout le monde, il s’était imaginé qu’une armée de volontaires, qui avait donné au cours du siècle tant de preuves de sa valeur, suffisait aux besoins de l’Angleterre. .Mais non ! il fallait déchanter. Ces nobles lords, ces beaux gentlemen, dont on avait, du jour au lendemain, fait des lieutenants, des majors, des colonels, selon l’âge et la fortune, il les montrait incapables de conduire même une escouade. Il savaient mourir en beauté. Mais à quoi sert de mourir ? Les soldats aussi étaient braves. Mais qu’importe la bravoure quand un mauser vous démolit à mille mètres ? Aux uns et aux autres manquait l’éducation militaire. Et lui, qui avait