Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/117

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le grade de général de division et le titre de prince[1] furent le prix ; en outre il eut ordre d’aller près de son collègue Tsang-Pa pour l’inviter à se rendre. Celui-ci, sachant que Liu-Pou avait été mis à mort, et que Tchang-Liéao venait de se soumettre, se présenta en suppliant avec une centaine de soldats. Tsao lui donna de l’or, de l’argent, des vêtements de soie, et le chargea à son tour d’attirer sous les drapeaux de l’Empereur d’autres chefs battus, qui acceptèrent les propositions du vainqueur.

C’étaient Sun-Kouan, Ou-Tun et Yn-Ly ; Tchang-Hy persista seul dans la révolte. Tsang-Pa fut créé vice-roi de Lang-Yé ; les autres généraux obtinrent aussi de l’avancement, et eurent pour emploi de garder le littoral des districts de Tsing et de Su-Tchéou. Tsao distribua aux trois corps d’armée tout le butin pris dans la ville de Hia-Pey ; quant à la femme de Liu-Pou, il la fit conduire à la capitale, ainsi que la concubine Tiao-Tchan.

Lorsque le premier ministre entra dans la ville de Su-Tchéou, le peuple vint au-devant de lui en brûlant des parfums sur son passage. Tous les habitants le suppliaient de leur donner Hiuen-Té pour gouverneur, ce Liéou-Hiuen-Té a acquis de bien grands mérites, répondit Tsao ; il faut que je le présente à Sa Majesté avant de vous le donner pour maître ! » Et comme le peuple se prosternait avec reconnaissance, Tsao, qui était à cheval, se retourna vers Hiuen-Té pour lui dire : « Seigneur, quand vous aurez fait votre cour à l’Empereur, vous reviendrez ici sans plus tarder. »

En attendant, il laissa le Su-Tchéou (le chef-lieu et la province) sous le commandement d’un général de division, nommé Tché-Tchéou, et se rendit à la capitale.

Tous les officiers qui avaient pris part à la campagne, obtinrent de l’avancement et reçurent des récompenses ; Tsao voulut que Hiuen-Té habitat l’aile gauche de son palais. Dès le lendemain de leur arrivée, il le mena faire sa cour à l’Empereur ; Hiuen-Té s’agenouilla, tandis que le premier ministre faisait à Sa Majesté le récit de ses belles actions. « Général, dit alor

  1. Littéralement : prince en dedans des passages.