Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/13

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veulent pas prendre parti dans cette grande guerre. Plus tard, nous aurons à suivre les armées chinoises dans des expéditions plus étendues et plus importantes chez ces mêmes barbares.

Mais il est temps de revenir à Hiuen-Té. À travers les grands événements que nous venons de signaler, il a paru comme à la dérobée, réfugié d’abord près de Youen-Chao, puis caché chez son parent Liéou-Piao (l’un des vassaux de l’ancienne ligue, établi dans le King-Tchéou) : il a eu bien des épreuves à subir, mais ses compagnons d’armes et ses deux frères adoptifs (Yun-Tchang et Tchang-Fey) sont restés fidèles à sa fortune. Honoré par les populations qui reconnaissent en lui le parent de l’Empereur et le représentant de la cause impériale partout trahie, il ne tarde pas à porter ombrage à Liéou-Piao, ou plutôt aux parents de celui-ci. Liéou-Piao, irrésolu et mal conseillé, flotte entre le désir qu’il éprouve de remettre aux mains de Hiuen-Té la direction de ses petits états et la défiance que parviennent à lui inspirer, contre ce héros, une femme ambitieuse et un beau-frère jaloux. Dans le palais même de Liéou-Piao une conspiration se forme contre Hiuen-Té, qui échappe miraculeusement aux piéges dont il est environné. Après avoir été réduit à s’éloigner successivement de Liu-Pou, de Youen-Chao, de Tsao-Tsao qui l’avaient recueilli à diverses époques, Hiuen-Té a quitté le dernier asile qui lui restât : une trahison l’a chassé de chez son parent Liéou-Piao. Une quatrième fois il parcourt l’Empire en fugitif, en homme qui défie la mauvaise fortune, et les aventures