Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/14

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se multiplient sous ses pas ; comme pour grandir son héros au-dessus des proportions humaines, l’écrivain chinois se plaît à l’entourer d’un peu de merveilleux. De mystérieuses paroles prononcées par des sages qu’il rencontre dans la montagne, le mettent sur la trace de deux personnages classés parmi les êtres surnaturels à cause de leurs talents supérieurs, bien que dans la réalité ils appartiennent à l’histoire. Le plus fameux est le Tao-Ssé Tchu-Ko-Léang ; avec le secours d’un pareil conseiller, Hiuen-Té doit surmonter tous les obstacles et conquérir le titre d’Empereur, qu’il ne prendra cependant qu’après que les Tsao auront consommé leur usurpation, quand le dernier des Han de la branche régnante aura cessé de vivre.

L’entrée en scène de Tchu-Ko-Léang marque un point important dans l’histoire des Trois Royaumes ; voilà pourquoi nous avons fait entrer le 7me livre où elle est annoncée dans ce second volume. Nous voulions arriver jusqu’au moment où Hiuen-Té, qui depuis bien des années a l’air d’un proscrit, reprend un peu d’autorité et rassemble autour de lui les éléments de sa future grandeur ; il nous paraissait aussi à propos de montrer sur l’horizon cette figure singulière et importante de Tchu-Ko-Léang, personnage étrange, moitié sorcier et moitié saint, à qui la tradition attribue la découverte de la plupart des machines de guerre usitées en Chine. Sa mémoire s’est perpétuée jusqu’à nos jours ; un livre prophétique de la Dynastie des Empereurs, intitulé Pey-Touy-Tchy, dans lequel est marquée d’avance l’époque où les Tartares chassés du