Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/151

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Ceci arriva au sixième mois de la quatrième année Kien-Ngan (199 de J.-C).

Le fils du frère aîné de Youen-Chu, Youen-Yn, ayant placé son corps dans un cercueil, l’emporta vers Lou-Kiang, où il emmena toute sa famille. Ce neveu fut tué lui-même par un certain Su-Kiéou ; celui-ci porta à la capitale le sceau des Empereurs et le remit à Tsao-Tsao qui, très content d’avoir recouvré ce joyau précieux, nomma l’assassin commandant militaire de Kao-Ling.

Hiuen-Té, instruit de la mort de Youen-Chu, écrivit à l’Empereur pour l’en informer ; de son côté, Tsao rappela ses deux généraux Tchu-Ling et Lou-Tchao. Quand ils parurent en sa présence, et annoncèrent que Hiuen-Té gardait les troupes qu’on lui avait confiées, le ministre indigné voulut les faire décapiter tous les deux : « Seigneur, lui dit le conseiller Sun-Yo, c’est Hiuen-Té qui a le commandement des troupes ; ces deux généraux pouvaient-ils ramener leurs soldats avec eux ? » Tsao se contenu de les chasser avec des paroles de reproches ; Sun-Yo reprit : « Écrivez au gouverneur de Su-Tchéou, qu'il tâche de vous débarrasser de Hiuen-Té par trahison ! » Le conseil plut à Tsao ; il dépêcha vers le gouverneur un exprès chargé de lui transmettre ses ordres ; aussitôt Tché-Tchéou (le gouverneur) en conféra avec Tchin-Teng [1] : « Rien n’est plus facile, répondit celui-ci ; placez des soldats en embuscade hors des murs, allez au-devant de Hiuen-Té quand il rentrera dans la ville, et dès qu’il approchera du lieu où le piège sera tendu, frappez-le. Moi, je ferai assaillir à coups de flèches, du haut des remparts, les soldats qui le suivent, et la grande affaire sera accomplie ! »

  1. Voir plus haut le rôle que jouèrent ce mandarin et son fils dans les derniers événements qui signalèrent la vie de Liu-Pou ; on dirait que l’écrivain les place à dessein auprès des hommes mal intentionnés, pour tourner contre eux leurs propres ruses.