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LIVRE SEPTIÈME

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CHAPITRE PREMIER


Tsao-Tsao détruit l'armée de Youen-Chao.


[ Règne de Hiao-Hien-Ty. Année 201 de J.-C. ] Cependant Youen-Chao était en pleine déroute ; Tsao-Tsao rassembla ses troupes et les fit marcher successivement, de sorte que les habitants du Ky-Tchéou, instruits de ce nouvel état de chose, perdirent courage ; et les garnisons entières se rendaient au vainqueur qui accueillit tout le monde avec bonté. Suivi de huit cents cavaliers, vêtu d’une simple tunique et coiffé d’un bonnet de bachelier, Youen-Chao arriva sur le revers septentrional des montagnes, près de Ly-Yang. Le général de première classe, Tsiang-Y-Kiu, étant sorti du camp pour le recevoir, il lui raconta tous ses malheurs et tous ses chagrins[1]. Bientôt les soldats de l’armée dispersée, avertis par une proclamation du commandant de la présence de leur chef, se groupèrent autour de lui comme un essaim d’abeilles. A la tête de ces nouvelles forces, Youen-Chao résolut de retourner dans sa ville même de Ky-Tchéou.

Le lendemain soir, l’armée campait à Hwang-Chan ; durant la nuit, l’air retentit des gémissements de ces soldats ; ils pleuraient

  1. C’est-à-dire les événements que nous avons racontés dans le chapitre précédent ; le Ky-Tchéou est la province occupée par Youen-Chao, et dont le chef-lieu est la ville du même nom.