outre Liéou-Py, Sun-Kien, My-Fang et Kien-Yong[1]. Hiuen-Té apprend d’eux qu’ils ont été contraints d’abandonner la ville devant les forces de Tchang-Liéao, et que, poursuivis par ce dernier, ils ont dû leur salut à l’arrivée de Tchang-Yun. — « Et Tchang-Yun lui-même, mon frère cadet, demanda Hiuen-Té, où est-il ? Vous l’ignorez ?..... — Allons à sa recherche, » répondit Liéou-Py, et ils partirent[2].
A quelques milles de la, le tambour retentit, un détachement se montre ; ils ont devant eux le chef de l’avant-garde ennemie, Tchang-Ho, qui crie à haute voix : « Hiuen-Té, descends de cheval, rends-toi ! » Celui-ci veut battre en retraite, mais sur la montagne flotte un étendard rouge, et derrière lui, du milieu des défilés, s’avance Kao-Lan (autre lieutenant du premier ministre). Des deux côtés la fuite devient impossible, et levant les yeux au ciel : « Pourquoi, s’écrie le héros avec un soupir, pourquoi la volonté divine m’a-t-elle réduit à cette extrémité ? Mieux vaut mourir que de perdre à la fois sa gloire et son honneur !... » Il tirait son glaive pour s’ouvrir le ventre[3], quand Liéou-Py l’arrêta : « Me voila prêt à vous frayer un passage par une lutte désespérée, à vous sauver la vie ; » et en disant ces mots, il retourne en arrière attaquer Kao-Lan. Le combat dura longtemps, mais (le fidèle) Liéou-Py, renversé d’un coup de sabre, tomba mort aux pieds de son cheval. Plus troublé encore, Hiuen-Té veut combattre aussi, quand tout à coup le désordre se met parmi les troupes du chef victorieux qui le harcelait par derrière. Un guerrier traverse ces lignes et abat d’un coup de lance Kao-Lan lui-même ; ce héros vainqueur du général ennemi, c’est Tsé-Long. Quelle joie éprouva Hiuen-Té ! Armé de sa pique, Tsé-Long pousse son cheval et disperse la division qui empêche la retraite,
- ↑ Voir plus haut, page 262.
- ↑ Il ne lui dit pas que son frère d’adoption est entouré d’ennemis et serré de près ; il veut lui épargner ce chagrin. (Note de l’édition in-18).
- ↑ On sait que les Chinois et les Japonais, au lieu de se percer de leur épée, à la manière des Grecs et des Romains, s’ouvrent le ventre avec leur large cimeterre.