Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 2, Duprat, 1851.djvu/345

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puis attaquant celle qui le menace de front, il court seul à la rencontre de Tchang-Ho. Dix fois ils croisent le fer ; ce dernier ne pouvant soutenir la lutte tourne bride et s’enfuit, harcelé par le jeune héros qui profite de cette occasion pour le serrer de près. Enfin, Tchang-Ho consent a combattre ; Tsé-Long s’aperçoit que les soldats de son adversaire gardent tous les défilés de la montagne ; il ne peut donc plus sortir, si ce n’est en s’ouvrant un passage de vive force. Mais Yun-Tchang paraît accompagné de Kouan-Ping et de Tchéou-Tsang ; trois cents hommes les suivent qui attaquent Tchang-Ho, le contraignent à reculer et balaient l’entrée des défilés. A leur tour ils campent dans les gorges de la montagne dont ils se rendent maîtres.

Alors Hiuen-Té envoie Yun-Tchang à la recherche de Tchang-Fey, qui lui-même était allé au secours de Kong-Tou. Ce dernier ayant péri sous les coups de Héou-Youen, Tchang-Fey veut venger sa mort ; il disperse la division de Héou-Youen, et le poursuit jusqu’à ce qu’il s’arrête devant deux autres généraux du premier ministre (Yo-Kin et Su-Hwang) ; au même instant, Yun-Tchang qui cherchait son frère adoptif, rencontrant ses soldats dispersés, repousse les deux chefs ennemis, et reparaît devant son maître avec le héros qu’il ramène.

Cependant le principal corps d’armée aux ordres de Tsao est sur leurs traces ; on leur en donne avis et Hiuen-Té, après avoir fait partir en avant sa famille sous la garde de Sun-Kien, reste a l’arrière-garde en compagnie de ses deux frères d’adoption et de Tsé-Long. Ils combattent et reculent alternativement ; Tsao-Tsao qui voit le camp abandonné et ses adversaires déjà loin, cesse la poursuite et rassemble ses soldats.

Il ne restait pas mille hommes à Hiuen-Té ; le voilà qui suit sa route et arrive près du fleuve, à un lieu qu’on lui dit être Han-Kiang. Les gens du pays, dès qu’ils surent que le fugitif était Hiuen-Té, vinrent lui offrir de la viande de mouton et du vin[1] ; la petite troupe tout entière prit son repas sur le

  1. Précédemment, dit en note l’édition in-18, les vieillards ont apporté du vin à Tsao-Tsao ; c’était pour exalter le vainqueur ; maintenant les gens du pays font les mêmes offrandes à Hiuen-Té, c’est pour consoler le vaincu.