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CHAPITRE IX.


Lieou-Hiuen-Té rencontre Su-Chu à Son-Yé[1].


[Règne de Hiao-Hien-Ty. Année 207 de J.-C. ] La frayeur que causa cette nouvelle à Hiuen-Té ne tarda pas à se changer en joie, car en courant à la porte, il reconnut Tsé-Long. Revenu la veille à Sin-Yé, sans y avoir trouvé son maître, celui-ci s’était lancé de ce côté, au milieu de la nuit, quêtant des informations le long de la route. Un passant lui avait dit qu’un cavalier, un officier supérieur, s’était montré dans cette même direction au coucher du soleil, et avait dû trouver asile chez le docteur Tao-Ssé. Grâce à ce renseignement, il avait pu rejoindre son maître ; mais il l’invitait à retourner au plus vite à Sin-Yé, dans la crainte que leurs ennemis n’y commissent quelque violence[2]. Hiuen-Té prit donc congé de son hôte le Tao-Ssé et partit en compagnie de Tsé-Long.

A peine ont-ils fait quelques lieues, qu’ils rencontrent une division de cavalerie, puis bientôt une seconde... Le héros reconnaît successivement, dans ceux qui les commandent, ses deux frères d’armes[3] que l’inquiétude avait poussés à sa rencontre. Il leur raconta son grand exploit du passage de la rivière ; puis,

  1. Ce titre paraît d’abord fautif, mais on verra dans le huitième livre que le vrai nom de Tchen-Fo, dont il va être question, était Su-Chu.
  2. Dans la crainte que Tsay-Mao n’y massacrât leurs partisans. — Ainsi l’explique une note de l’édition in-18 qui dit : « Il redoutait l’arrivée des troupes de Tsay-Mao, et ce furent les soldats de Tsao-Jin qui l’attaquèrent. » Ceci fait allusion aux événements qui vont suivre.
  3. La première était commandée par Tchang-Fey, la seconde par Kouan-Kong.