Page:Theuriet – Frida.djvu/134

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rendre au rond-point des platanes. L’espoir qui, le matin encore, m’avait paru chimérique prenait maintenant la solidité d’une certitude, et je marchais d’un pas plus ferme vers le sentier des vignes.

Brusquement, à un détour du chemin, je vis s’ouvrir devant moi la brèche pratiquée dans le mur et à demi dissimulée par des buissons de coudriers. Mon cœur se mit à battre ; je franchis avec précaution les pierres éboulées, et je pénétrai hardiment dans le parc assoupi.

Du fourré où je me trouvais, je ne pouvais encore distinguer ni les platanes ni la statue qui en décorait le centre, mais je savais qu’une cinquantaine de mètres m’en séparaient à peine. Je cheminais lentement, contournant les broussailles, épiant les entours et l’oreille aux aguets. Par instants, je m’arrêtais pour mieux écouter…

D’abord, un silence profond, à peine troublé par la fuite effarée d’un mulot parmi les feuilles sèches, puis, peu à peu, la vague perception d’un léger