Page:Theuriet – Frida.djvu/41

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au loin, me fit tressaillir. Soudain la grille s’ouvrit comme par enchantement.

— Entre, petit, reprit Céline en me poussant dans une allée tournante, tandis que la porte de fer se refermait lourdement.

Nous marchions parmi des massifs d’arbres verts, dont les impénétrables fourrés ne permettaient pas de voir à une toise en avant. Le gravier gelé craquait funèbrement sous nos pieds. Puis il y eut une éclaircie et, au même moment, la pleine lune, émergeant au-dessus des lisières de bois qui bordaient la plaine, répandit sur tout le jardin une bleuâtre et amicale lueur, grâce à laquelle je distinguai des centaines d’arbres couverts d’un givre qui scintillait dans l’atmosphère vaporeuse. Autour de nous, les objets étaient entièrement revêtus d’une blancheur argentée : — les pelouses, les bassins, les grands sapins pointus… La maison d’habitation elle-même, aperçue dans l’éloignement, avait un aspect neigeux. La lune, se reflétant dans les vitres, les