Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/88

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d’essayer d’obtenir une permission pour l’un des jours suivants.

— J’espère que d’ici là Bigarreau ira mieux, ajouta-t-il ; revenez dans deux ou trois jours.

— C’est que, murmura-t-elle, je suis seule au chantier avec le père et je ne voudrais m’absenter qu’à coup sûr, à cause de la besogne… Si c’était un effet de votre bonté de me prévenir du jour où je pourrai le voir ?… Nous demeurons dans la vente du Val-Serveux… Je m’appelle Norine Vincart.

— C’est bien, Norine, j’irai vous rendre la réponse moi-même.

— Mille fois merci, monsieur !… Elle s’arrêta ; un nouveau sanglot crispa ses lèvres. — Mais vous le verrez, vous, monsieur, n’est-ce pas ? — Elle tira de son corsage un petit bouquet de bruyères roses et le tendit au garde général : — Remettez-lui ça de la part de Norine… Dites-lui que je les ai cueillies à la Fontenelle, et que je l’embrasse…

Le garde général prit le bouquet et promit de s’acquitter du message. Norine renfonça ses larmes :

— À vous revoir, monsieur, et à bientôt des nouvelles, n’est-ce pas ?