Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/147

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IX


Le lendemain les cloches de Lachalade se mirent à sonner en mort dès le matin et réveillèrent Gertrude, qui s’habilla rapidement et descendit, encore endolorie par les secousses de la veille. En entrant dans la salle elle fut prise de violentes palpitations ; elle venait d’apercevoir Xavier, seul, assis tout rêveur près du feu. Bien des fois, pendant de longues journées de travail ou, le soir dans sa petite chambre, elle avait rêvé à ce moment du retour et au bonheur de revoir le bien-aimé. Cette réunion tant souhaitée lui était souvent apparue comme une fête merveilleuse, pleine de lumière, de musique et de joyeuses effusions ; et voilà qu’elle avait lieu dans cette sombre chambre du logis Mauprié, par un jour de deuil et sous une impression d’angoisse et de terreur. Gertrude portait dans son cœur, encore saignant des douleurs de la