Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/245

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II


Le dimanche d’après, le logis Obligitte prit dès le matin un aspect vivant et hospitalier, qui ne lui était pas habituel. Madame Obligitte fit ouvrir le salon, les housses des fauteuils furent enlevées, et Véronique, aidée de sa cousine, garnit la jardinière et les vases avec les premières fleurs d’avril. Quand tout fut prêt, Adeline Obligitte jeta un coup d’œil sur le vieux salon qui avait pris un air de fête, et s’adressant à la jeune femme :

— Connaissez-vous les La Faucherie, Véronique ? … On dit que la mère est très imposante, et que le fils est un ours… Ils ne seront pas très amusants ; mais à Saint-Gengoult, il y a si peu de ressources ! — Elle fit une légère moue, puis prenant une grappe de lilas blanc, elle la posa dans ses beaux cheveux blonds, se regarda dans la glace, et continua d’un air espiègle : —