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CHAPITRE XXIX.

Des Amériques, et de leur manière de viure, tant hommes que femmes.


Nous avions dit par cy deuant, parlans de l’Afrique, qu’auons costoyée en nostre nauigation, que les Barbares et Ethiopes, et quelques autres es Indes alloyent ordinairement tous nuds, hors-mis les parties honteuses, lesquelles ils couuroyèt de quelques chemises de cotton, ou peaux, Façons de viure des habitans de l’Amerique. ce qui est sans comparaison plus tolerable qu’en noz Amériques, qui viuent touts nuds ainsi qu’ils sortent du ventre de la mère, tant hommes que femmes, sans aucune honte ou vergongne[1]. Si

    jusqu’à renoncer à leur religion et à prendre part aux plus horribles festins du cannibalisme (Léry. § vii). Cf. Gaffarel. Histoire du Brésil Français. P. 72.

  1. (Léry dit expressément ( § ix, vers la fin) que cette nudité des Américains n’excitait aucun mauvais désir. Cf. dissertation de Thevet dans sa Cosmographie universelle. P. 928. Montaigne est du même avis que Léry. Il termine son chapitre des Canibales par ces mots ironiques : « Tout ne va pas trop mal, mais quoy ils ne portent pas de hault de chausses. »