Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/232

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qui leur ostoit la memoire, toutesfois auoyenr opinion qu’elle leur donnoit bon nourrissement, combien que par quelque espace de temps ils mouroient. Parquoy ne doitl’histoire de nostre Petun estre trouuée estrange.


CHAPITRE XXXIII.

D’un arbre nommé Paquouere.


Puisque nous sommes sur le propos des arbres, i’ê descriray encores quelq’un, non pour amplification du present discours, mais pour la grande vertu et incredible singularité des choses : et que de tels ne se trouue par deça non pas en l’Europe, Asie, ou Afrique. Descriptiô d’un arbre nômé Paquouere. Cest arbre donc que les Saunages nomment Paquouere, est par auâture le plus admirable, qui se trouua oncque. Premierement il n’est pas plus haut de terre iusques aux branches, qu’une brasse ou enuiron, et de grosseur autât qu’un homme peut empoigner de ses deux mains : cela s’entend quand il est venu à iuste croissance : et en est la tige si tendre, qu’on la coupperoit aisement d’un cousteau. Quant aux fueilles, elles sont de deux