Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/255

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auant que le mettre en terre, s'il y a aucun qui ayt chose appartenante au trepassé, il se gardera bien de le retenir, ains le portera publiquement, et le rendra deuant tout le monde, pour estre mis en terre auecques luy : autremèt il estimerait que l'ame après la séparation du corps le viendrait molester pour ce bien retenu. Pleust à Dieu que plusieurs d'entre nous eussent semblable opinion (i'entens sans erreur) ; l'on ne retiendroit pas le bien d'autruy, comme l'on fait auiourd'huy sans crainte ne vergongne. Et ayant rendu à leur homme mort ce que luy appartenoit, il est lié et garrotté de quelques cordes, tât de coton que d'escorce de certain bois, tellement qu'il n'est possible, selon leur opinion, qu'il reuienne : ce qu'ils craignent fort, disans que cela est aduenu autres fois à leurs maieurs et anciens, qui leur a esté cause d'y donner meilleur ordre : tant sont spirituels et bien enseignez ces pauures gens.

    sa vie, de même que les couleurs placées auprès de l'Iroquois lui permettront de se présenter décemment. — Mêmes cérémonies chez les anciens Aztèques (Sahagun. Liv. iii. Brasseur de Bourbong. Histoire des Nations civilisées de l'Amérique. iii. P. 497-569.) et chez les Incas du Pérou (Rivero et Tschudi. Peruvian Antiquities. P. 186-200). Même en Europe cet usage s'est conservé. Les Esthoniens enterrent avec leurs morts du fil, des aiguilles, des objets de toilette, ou un jouet si c'est un enfant. Les Irlandais mettent une pièce d'argent dans la main du mort, et les Grecs déposent des rames sur la tombe d'un marin. Cf. Tylor. La Civilisation primitive. § xiii.