Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/362

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lieues de Pannana, et de là au golfe Sainct Michel vingt cinq lieues. Quelques temps apres un capitaine[1] ayant nauigué certain temps sur ces fleuues se hazarda de visiter le païs : Therca et le Roy des Barbares de ce païs, là nommé en leur langue Therca, les receut humainement auecques presens d’or et de perles (ainsi que m’ont recité quelques Espagnols qui estoient en la compagnie) combien que cheminans sur terre ne furent sans grand danger, tant pour les bestes sauuages que pour autres incommoditez. Ils trouuerent par apres quelque nombre des habitans du païs fort sauuages et plus redoutez que les premiers, ausquels pour quelque mauuaise asseurance que l’on auoit d’eux, Atorizo. promirent tout seruice et amytié au Roy principalement qu’ils appellent Atorizo : duquel receurent aussi plusieurs beaux presents, comme grandes pieces pesantes enuiron dix liures. Apres aussi luy auoir donné de ce qu’ils pouuoyêt auoir, et ce qu’ils estimoyent, qui luy seroit le plus aggreable, c’est à sçauoir menues ferailles, chemises, et robes de petite valeur : Detroit de Dariène. finablement auecque bonnes guides ataignirent Dariéne. De là entrerent et decouurirent la mer du §u de l’autre costé de l’Amerique, en laquelle sont les Moluques, ou ayans trouué les commoditez dessus nommées, se sont fortifiés pres de la mer. Et ainsi par ce detroit de terre ont sans comparaison abregé

  1. Le voyage raconté par Thevet est probablement celui de Nunez Balboa. Cf. Oviedo. Hist. gener. xxxix. 2. — Quintana. Vidas de Espanoles celebres. — W. Irving. Voyages et découvertes des compagnons de Colomb.