Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/377

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arbre a une odeur fort estrange, le fueillage tousiours verd, espés comme un teston, et fait comme fueilles de pourpié. Oyseau d’une estrange beauté et admrable. En cest arbre frequente ordinairement un oyseau grand comme un piuerd, ayant une longue hupe sus la teste, iaune comme fin or, la queue noire, et le reste de son plumage iaune et noir, auecques petites ondes de diuerses couleurs, rouge à l’entour des ioues, entre le bec et les ïeux côme escarlate : et frequente cest arbre, comme auons dit, pour manger, et se nourrir de quelques vers qui sont dans le bois. Et est sa hupe fort longue, comme pouuez voir par la figure. Au surplus laissant plusieurs especes d’arbres et arbrisseaux, Diversité de palmes. ie diray seulement, pour abreger qu’il se trouue là cinq à six sortes de palmes portans fruits, non comme ceux de l’Egypte, qui portent dattes, car ceux cy n’en portent nulles, ains bien autres fruits les uns gros comme esteufs, les autres moindres. Gerahuua, Iry. Entre lesquelles palmes est celle qu’ils appellent Gerahuua[1] : une autre Iry, qui porte un fruit different. Il y en a une qui porte son fruit tout rond, gros comme un petit pruneau, estant mesme de la couleur quand il est meur, lequel parauant a goust de verins venant de la vigne. Il porte noyau tout blâc,

  1. Léry. § xiii, les appelle geraü et yri. « Mais ni aux uns ni aux autres ie n’ai iamais veu de dattes, aussi croi-ie qu’ils n’en produisent point. Bien est vrai que l’yri porte un fruit rond comme prunelles serrées et arrengées ensemble, ainsi que vous diriez un bien gros raisin : tellement qu’il y en a un seul trousseau tant qu’un homme peut leuer et emporter d’une main : mais encore n’y a il que le noyau, non plus gros que celuy d’une cerise, qui en soit bon. »