Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/400

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fin or bien poly en forme de miroirs ronds. Il ne faut enquerir si les Espagnols changerêt de leurs marchandises avec belles richesses : ie croy fermemêt qu’elles ne leur echapperent pas ainsi, pour le moins en feirent ils leur deuoir. Or noz pelerins ainsi refreschis, et enuitaillez pour le present, auec la reserue pour l’aduenir, auant que prendre congé feirent encores quelques presens, comme parauant : et puis pour la continuation du voyage, fut question de faire voile, et abreger chemin. De ce pas nauigerêt plus de cent lieues sans prêdre terre, obseruans tous sur les riues diuersité de peuples sauuages aussi comme les autres, desquels ie ne m’arresteray à escrire pour euiter prolixité : mais suffira entendre le lieu où pour la seconde[1] fois sont abordés.

  1. Ils s’arrêtèrent pour la seconde fois à Aparia, dont le cacique les reçut avec bienveillance, mais en leur recommandant de prendre garde aux Coniapayara (Amazones). Le 24 avril, Orellana continua son voyage, mais, pendant une navigation de quatre-vingts lieues, ne put débarquer que rarement à cause de l’escarpement des rives du fleuve. Le 12 mai il parvint dans la province de Machiparo, où il eut à lutter contre les Indiens. Il traversa ensuite un pays inhabité, s’arrêta au confluent d’une rivière qu’il nomma Rio de la Trinidad, traversa le pays des Paguanas, celui des Picotas, qu’il nomma ainsi parce qu’il trouva sur les rives du fleuve des têtes humaines fichées sur des piques, et arriva le 22 juin dans un pays tributaire des Coniapayara. Thevet a omis tous ces détails pour arriver tout de suite au combat d’Orellana contre les Amazones.