Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/444

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troient ordinairement le diable, lequel se monstroit à eux en diuerses formes : aussi faisoient plusieurs et diuerses idoles, selon les visions et illusions nocturnes qu’ils en auoyent : comme ils font encores à present en plusieurs isles et terre ferme de ce païs. Les autres adoroyent plusieurs dieux, mesmement un par dessus les autres, lequel ils estimoient comme un moderateur de toutes choses : et le representoyent par une idole de bois, eleuée contre quelque arbre, garnie de fueilles et plumages : ensemble ils adoroient le Soleil et autres creatures celestes. Ce que ne font les habitàs d’auiourd’huy, pour auoir esté reduits au Christianisme et à toute ciuilité. le sçay bien qu’il s’en est trouué aucuns le temps passé, et encore maintenant, qui en tiennent peu de conte.

Caius Caligula Emp. Rom. Nous lisons de Caius Caligula empereur de Rome, quelque mespris qu’il fit de la diuinité, si a il horriblement tremblé quand il s’est apparu aucun signe de l’ire de Dieu. Mais auât que ceste isle de laquelle nous parlôs ait esté reduite à l’obeissâce des Espa-

    Caraïbes ne songeaient plus qu’à conjurer le mauvais esprit, ou Maboya. Rochefort. Histoire des Antilles. P. 420, semble croire à l’existence de Maboya. « Il est constant par le témoignage de plusieurs personnes de condition et d’un rare savoir que les diables les battent effectivement, et qu’ils montrent souvent sur leurs corps les marques bien visibles des coups qu’ils en ont reçeu. Nous apprenons aussi par la relation de plusieurs des habitans françois de la Martinique qu’estans allez au quartier de ces Sauuages… ils les ont souuent trouuez faisant d’horribles plaintes de ce que Maboya les venoit de mal traiter. »