Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/484

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Soleil, après en auoir fait grâd amas : et la portêt à leur col ordinairemët en de petits sachets de peaux, de quelque beste auec une manière de cornet persé, où ils mettêt un bout de ceste herbe ainsi sechée : laquelle ayans frottée entre leurs maïs, y mettent le feu, et en reçoiuent la fumée par la bouche par l’autre bout du cornet. Usage de ceste herbe en parfuns. Et en prennêt en telle quâtité, qu’elle sort par les yeux et par le nez : et se perfumêt ainsi à toutes heures du iour. Noz Ameriques ont une autre manière de se perfumer, côme nous auons dit cy deuant.



CHAPITRE LXXVIII.

Des habillemens des Canadiens, comme ils portent cheueux, et du traitement de leurs petis enfans.


Vestemens des Canadiens. Les Canadiens trop mieux apris que les habitans de l’Amerique, se sçauent fort bien couurir de peaux des bestes sauuages, auecques leur poil, acoustrées à leur mode, ainsi que desia nous

    sime, elle leur amortit la faim, et leur faict passer un long temps sans auoir nécessité de manger : et de plus elle les fortifie comme à nous le vin, car quand ils se sentent foibles, ils prennent un bout de petun et les voyla gaillards. »