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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/153

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indépendant. Indépendant de quoi ? Des comités, des cadres. Dépendant, vous le pensez bien, d’autre chose. Le statut parlementaire de l’indépendant, l’opposition de l’indépendant, c’est un aspect de la vie politique d’aujourd’hui qui ne rentre pas dans notre propos. Nous avons voulu seulement repérer deux courants d’idées politiques tantôt conjoints et plus souvent contraires, nés également du jacobinisme et des nécessités politiques de la Révolution française, et qui, nourris par l’histoire politique du xixe siècle, ont pu encore donner aux hommes et aux choses du radicalisme une figure vivante.

Les cadres ont leurs travers et leurs ridicules. Mais il faut reconnaître en eux la respiration même d’une démocratie. Ils sont seuls, avec la presse, à représenter le citoyen contre l’État, à constituer une puissance organique de contrôle, autre que cette poussière de puissance qu’est le bulletin de l’urne. Le comité, c’est le contrôle, ou, si l’on veut, une part de contrôle, un peu de contrôle. L’anticomitard parisien fait plus